Association de sport de Chiens de traîneau et de ski de fond : du compétiteur au passionné, le blog d'une association de mushers -skieurs des Pyrénées
14 Mai 2011
L'ASTRAPE a envoyé quatre représentants aux Championnats d'Espagne le week-end du 26 et 27 février 2011. Deux skijorers Olivier TRAULLE et Paul-Etienne VIDAL, Bruno PUGINIER en quatre chiens classe ouverte et Daniel PAILLES en 6 chiens nordique. Les chutes de neige la semaine précédente nous ont garanti un super week-end. Nous arrivons le samedi matin plantons la stake à l'endroit habituel. Olivier a déjà testé la neige et nous préviens que si le soleil ne se montre pas vite cela va être difficile pour les skieurs. Malheureusement son pronostic se vérifie dès le départ… piste glacée et immédiatement les skieurs ayant un chien puissant se laissent tracter et passent devant Paul-Etienne et Olivier. Nous essayons d'accrocher un Espagnol (qui terminera finalement second) mais impossible pour Paul-Etienne de développer sa faible technique de skating sur cette piste verglacée. Olivier ne pourra pas non plus exploiter sa technicité, mais essentiellement à cause de son chien qui ne tractera que par à coup. Finalement Paul-Etienne distancera Olivier dans la dernière descente quand sa chienne soulagée par moins de poids à tracter fera parler sa vitesse. Le chien d'Olivier ne voudra pas suivre. Les deux skieurs seront extrêmement déçus de leur performance, ils seront respectivement 5° et 6° au soir de la première manche à 2 et 3 minutes du troisième et du quatrième (André NOUVEL, un autre Français) qui ont réalisés le même temps. Olivier ne repartira pas le lendemain. | |
En traineau Bruno tentera LE coup de poker en attelant deux jeunes chiens dont une, Bella n'ayant jamais fait une course neige ! Devant la forte concurrence des autres coureurs Français (Quentin SOULIE, Lois VERNEY) mais aussi des Espagnols qui progressent de façon constante dans cette catégorie particulière, il décide au dernier moment d'inscrire ses jeunes chiens. Bruno a deux objectifs en tête faire progresser ces chiens et les confronter au top niveau. Il terminera sa manche en troisième position. Pari à moitié réussit. Les jeunes chiens s'emmêleront à plusieurs reprises obligeant Bruno à s'arrêter. Malgré tout il a été surpris du comportement de la chienne qui sans jamais avoir foulé la neige n'a pas eu peur dans les descentes glacées et s'est même jetée avec plus de détermination lorsque l'attelage a pris de la vitesse. Daniel partira au dernier moment en direction de la ligne de départ et ne sera pas pénalisé …. de justesse ! Superbe manche de Daniel avec des chiens très rapides sur cette piste. Aucune erreur, des dépassements réalisés avec application, permettront à Daniel de terminer en première position avec un peu plus de deux minutes sur le second. | |
Nous passerons la fin de l'après-midi dans les camions, la pluie s'invitant à la fête.
Dimanche matin départ dès 9h30. Il a neigé cette nuit, un peu moins d'une dizaine de centimètres. Le vent souffle assez fortement. Jour blanc, par moment les bourrasques de vent rendent la visibilité très réduite. Le parcours sera réduit à 7,8km. Les skieurs partiront toutes les minutes sous la neige. La piste bien que technique à cause de la pellicule de neige non damée, permettra à Paul-Etienne de rattraper André (qui rattrape lui-même le troisième Espagnol) dans la fin du premier tiers du parcours et à la faveur d'une montée rendue difficilement skiable par l'accumulation de neige fraiche due au vent (la neige arrive aux chevilles des skieurs, ces derniers se mettent alors à courir pour avaler cette montée). Les trois skieurs descendront alors ensembles avant de prendre alternativement la tête. Chacun essayant alors de distancier ses deux adversaires. C'est au cours d'une de ces tentatives qu'André sortira de la piste dans de la poudreuse assez profonde ne lui permettant pas de revenir sur Paul-Etienne et l'Espagnol qui terminent ensembles sur la ligne. Paul-Etienne reprendra ainsi les deux minutes qui lui manquaient. Il termine troisième de ces championnats.
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Le départ de Daniel approche, il sollicite de l'aide pour amener les chiens sur la ligne. Daniel a intégré dans son attelage un mâle Condor beaucoup plus puissant que ses femelles mais aussi beaucoup plus turbulent. A quelques mètres de la ligne de départ alors que Paul-Etienne écarte un autre attelage trop intéressé par les aboiements de Condor, les chiens de têtes, perturbés par la tempête de neige et l'excitation, démarrent. Daniel a le dos tourné et a juste le temps de se projeter en arrière évitant ainsi l'ancre à neige qui vole, lui arrachant au passage une partie de son pantalon. Après cette frayeur, Daniel partira … en short. Vraisemblablement plus léger, l'attelage signe à nouveau le premier temps. Il terminera premier nordique en 6 chiens et sera invité par nos voisins Espagnols à monter sur le podium en témoignage de leur respect. Compte tenu de l'évolution que Daniel souhaite avoir dans son attelage les futures portées basées sur Condor seront forcément intéressantes … mais peut-être plus bruyantes.
Bruno stresse pour son départ car il ne connait pas le mini drame qui vient de se jouer. Il inverse sur la ligne de départ la position de deux de ces jeunes chiens. Bien lui en a pris, car il part en trombe et parcours les 400 premiers mètres à très vive allure … jusqu'à ce que les chiens disparaissent dans la poudreuse ! Sortie de piste, lignes emmêlées, impossible de planter l'ancre à neige. La tuile ! Bruno galère pour canaliser les chiens, retend la ligne, remet le traineau sur la piste etc. Trois concurrents le dépassent soit trois minutes au minimum. Bruno repart ... pour le plaisir. 7,8km plus tard Bruno double quelques mètres avant la ligne d'arrivée celui qui terminera troisième et premier Espagnol Xavier ALEMANO. Bruno vient de rattraper tous les concurrents qui l'avaient dépassé au départ. Il finit 4° au général mais sera très satisfait par son deuxième parcours qui l' a conforté dans son choix de lignée génétique. Quand on pense à son palmarès et au niveau de performance que Bruno continue d'avoir année après année, on ne peut être qu'admiratif.